😂 😯 😝

Hitler est au paradis. Tout le monde se demande pourquoi il est au paradis, saint Pierre, Jésus, même Dieu, mais c’est ainsi, il est au paradis. Il a gardé la même coiffure avec la mèche, la même moustache, le même uniforme, avec la culotte de cheval, les bottes, la casquette, les gants, la badine. Il casse les couilles à tout le monde.

Il n’arrête pas de donner des ordres, de dire que tout va mal, que la propreté des lieux laisse à désirer. Il oblige les anges à des inspections, il exige d’eux qu’ils défilent au pas, que pas une plume de leurs ailes ne dépasse. Le paradis est devenu un enfer. Tout le monde en a plein le cul. Enfin un jour, bonne nouvelle, saint Pierre, joyeux comme tout, déboule
chez Dieu :
— Hitler a posé une demande de permission pour retourner sur la terre.
— Oh ! là ! là ! Amène-le moi immédiatement.

Hitler arrive dans le bureau de Dieu. Il claque des bottes.
— Écoutez, mon vieux, arrêtez de claquer des bottes, vous me gonflez avec ça.
— Ché né peu pas m’en empêcher, z’est la Natur.
— Bon, bon, d’accord. Vous avez posé une permission, paraît-il…
— Oui, ché foudré dezendr zur terre pour foir zi…
— Vous me promettez de ne pas faire de conneries ?
— Ché fous le promez, ché ne feré pas de Konneries.

Et de claquer des talons de plus belle.
— Ne claquez plus des talons, soyez gentil, monsieur Hitler. Et votre badine, là, vous voyez bien que vous me dérangez avec, vous êtes en train d’éteindre ma bougie.
— Jé m’excuz, mezzieur Tieu.
— Bon, je vous autorise à aller sur terre, mais vous rasez votre moustache, vous vous coupez les cheveux en brosse, vous les teignez en blond, vous supprimez votre mèche, vous enlevez votre costume, votre casquette, vos bottes, tout le saint frusquin, et vous remplacez tout ça par un grand tee-shirt Mickey, un short large façon sport et des basquettes.
Yawohl, aber warum
Nicht warum, c’est comme ça, plus d’uniforme, de putains de bottes, de mèche.

Hitler claque une nouvelle fois des bottes.
— Qu’est-ce que je vous ai dit ? Ne claquez plus des bottes, nom de nom.
— Toutes mes excuzes, mezzieur Tieu. Ché fous promets que temain ché serai un autre homme.

Et le lendemain, incroyable, Hitler revient complètement transformé. Il a coupé sa moustache, il est teint en blond
et coiffé en brosse, il porte un tee-shirt Mickey, un short large, des basquettes.
Il claque néanmoins des basquettes (La Natur, que voulez-vous !)
— Ne claquez pas des basquettes, c’est absurde.
— Excusez-moi, c’est…
— Oui, oui, la Nature, je sais, je sais… Bon, vous allez sur terre le temps que vous voulez et vous ne faites
pas le con, vous restez peinard.
— Ché fous remerzie.

Et Hitler descend sur terre. Aussitôt, c’est la fête au para- dis. Caviar, saumon, champagne pour tout le monde.
Dieu, Jésus, saint Pierre, les apôtres, les anges, tous respirent. « Enfin barré ce con, ah ! là ! là ! quel bonheur, ah ! qu’est-ce qu’on se sent mieux ! »

Manque de bol, deux heures plus tard, toc, toc, on frappe à la porte du paradis. Saint Pierre qui a été ouvrir n’en croit pas ses yeux. C’est pas possible. Hitler est déjà de retour. « Ah non, pas ça, c’est pas vrai. » Il finit quand même par lui ouvrir. Consternation générale et c’est un Hitler toujours avec son tee-shirt Mickey, les cheveux courts, le short large, les basquettes qui réapparaît sanglotant.

À le voir ainsi, les habitants du paradis auraient presque pitié de lui :
— Asseyez-vous, monsieur Hitler, lui dit Dieu. Qu’est-ce qui se passe ? Vous m’avez demandé une permission pour redescendre sur terre…
Katastrof, Katastrof, gross Malheur, kolossal Katastrof.
— Mais que se passe-t-il ? Je vous avais dit que vous pouviez passer tout le temps que vous vouliez sur terre. Ça fait pas deux heures que vous êtes parti que vous êtes déjà revenu !
— Ché ne feu plus chamais rétourner sur terre. Ché feu rester au paradis avec fous tous, fous êtes ma fraie
famille.
— Quelle horreur, mais qu’y a t-il ?
— Ché ne peux pas fous expliker, fous ne pou-vez pas comprendre, gross Malheur, atroce, horrible.
— Mais quoi, quoi ?
Et dans un sanglot, Hitler s’écrie :
— Maintenant sur terre ce sont les Allemands qui font des affaires et les juifs qui font la guerre.